How much is enough ?

Présentation écrite par Nathalie GOURSOLAS BOGREN.

Tout ce que vous devez savoir pour ne pas tomber dans la « surindulgence » et pour élever des enfants aimables, responsables et respectueux .

Un livre de Jean Illsley Clarke, Connie Dawson et David Bredehoft.

Marlowe and Cie, New York, 2004.

Présentation

Ce livre aborde une question devenue fondamentale dans nos sociétés d’abondance :

quelle influence cette abondance a-t-elle sur nos enfants et leur bien être ?

Et il nous présente des résultats obtenus à partir de recherches menées depuis 1996 aux États-Unis en utilisant le concept de « surindulgence » (overindulgence) dont il existe trois formes :

  • Surindulgence matérielle : trop de choses
  • Surindulgence dans la structure : structure molle
  • Surindulgence relationnelle : attitudes parentales trop nourricières

Les effets de cette surindulgence sont les suivants :

  • Les adultes surindulgés dans l’enfance ont une estime d’eux-mêmes faibles, des sentiments de culpabilité, des problèmes de poids, se sentent seuls et sont en mauvaise santé.
  • Ils se sentent souvent mal-aimés, ont besoin de l’approbation d’autrui, ne savent pas se prendre en charge et manquent de compétences de base dans la vie quotidienne.

Section par section, le livre reprend les 3 types de surindulgence, en décrit les effets à court et long terme et donne des pistes de réflexion pour les éviter autant que se peut : développer des attitudes nourricières et normatives positives permettant à l’enfant de développer ses compétences. De nombreux exemples réels illustrent les propos et on retrouve le concept de l’ « autoroute » déjà développé dans « grandir avec ses enfants ». Il insiste également sur la nécessité d’apprendre aux enfants des compétences en ce qui concerne la vie quotidienne en plus du travail scolaire parce qu’une des composantes de l’estime de soi est de se savoir compétent. Etre aimé inconditionnellement ne suffit pas.

Ce livre n’emploie jamais de termes d’Analyse Transactionnelle mais on reconnaît facilement certains concepts AT comme le Parent Nourricier et le Parent Normatif. Et ce livre est fort intéressant lorsque l’on fait de l’AT parce qu’il démontre qu’un parentage inadéquat ne permet ni au Parent de l’enfant ni à son Adulte de se développer correctement.

Il insiste également sur le fait que le groupe familial est aussi centré autour de l’activité (corvées familiales) et exclure certains membres (les enfants) de l’activité est une façon de le transformer en groupe de processus (conflictuels).

Je recommande chaudement ce livre qui n’est malheureusement pas traduit en français. J’ai pris contact avec Jean Illsley Clarke qui m’a indiqué que, pour l’instant, aucune traduction n’était à l’ordre du jour. Dommage ! Mais je vous ai traduit la table des matières pour vous donner envie de le lire.

Je n’ai pas trouvé de meilleure traduction pour « overindulgence » que « surindulgence ». Si vous avez une bonne idée, n’hésitez pas à me la faire partager.

Nathalie Goursolas Bogren, Consultante en éducation, En contrat dans le champ éducation

Table des matières

Section 1 : reconnaître la « surindulgence »

  • La vérité sur « vraiment trop gentil » : la « surindulgence » a-t-elle des conséquences ?
  • Beurk ! regarde cet enfant gâté : quand la situation ressemble à de la surindulgence mais n’est pas de la surindulgence .
  • Quel mal y a-t-il à cela ? : quand la situation semble normale mais, en réalité, est de la surindulgence.

Section 2 : TROP

  • Tu en reprendras bien encore un peu : les nombreuses façons de donner trop.
  • Je veux quelque chose pour jouer : quand j’étais petit, mes parents me donnaient beaucoup de jouets.
  • Je n’ai rien à me mettre : quand j’étais petit, je pouvais avoir tous les vêtements que je voulais.
  • Tant de choses à faire, si peu de temps : quand j’étais petit, j’avais un emploi du temps de ministre.
  • C’est combien, assez ? : je ne sais pas ce qu’assez veut dire .

Section 3 : surprotéger

  • Je veux ce qu’il y a de meilleur pour toi : qu’est-ce qu’être nourricier ?
  • Je vais le faire pour toi : quand j’étais petit, mes parents faisaient, à ma place, les choses que j’aurais dues faire .
  • Amour étouffant : quand j’étais petit, mes parents me portaient trop d’attention
  • Les petits princes : quand j’étais petit, j’avais beaucoup de privilèges
  • Un monde de plaisir : quand j’étais petit, mes parents s’assuraient que je ne m’ennuyais jamais.
  • La route « nourricière » : la route du parentage

Section 4 : les chausses-trappes de la structure molle : attentes minimales, règles laxistes et limites inconsistantes .

  • Structure molle : un mode d’emploi pour l’insécurité
  • Qui était ton esclave la semaine dernière : quand j’étais petit, mes parents n’attendaient pas de moi que je fasse des corvées ménagères
  • Tu n’as pas besoin de faire cela : quand j’étais petit, on ne s’attendait pas à ce que j’apprenne les mêmes compétences que les autres enfants
  • Plus jamais de règles ! : quand j’étais petit, mes parents n’avaient pas de règles ou ne me forçaient pas à les suivre.
  • Fais comme tu veux : quand j’étais petit, mes parents me donnaient beaucoup trop de liberté.

La route de la structure : 6 façons de structurer la vie des enfants. 2 qui sont utiles.

  • La grande route, combiner structure et attitude nourricière : un outil puissant pour le parentage.
  • Emmène moi à ton chef : quand j’étais petit, mes parents me laissaient diriger ou dominer la famille.

Section 5 : pour les parents qui ont été « surindulgés » quand ils étaient enfants

Je ne ferais jamais ça ! : Comment la surindulgence que les parents ont connue étant petits influence leur parentage .

Section 6 : décliner les invitations à la surindulgence .

  • Les dangers de la maison : faire face aux circonstances qui peuvent transformer les bonnes intentions en surindulgence .
  • Les dangers de la route : les pressions extérieures qui poussent à la surindulgence : la société de consommation, les médias, la communauté à laquelle on appartient, autrui.

États du moi, transactions et communication

Présentation écrite par Brigitte Muller

Agnès Le Guernic, TSTA dans le champ éducation et auteur de ce livre,

l’a offert à la bibliothèque ASAT-SR, peu après sa parution, fin 2004, chez InterEditions et je l’en remercie à nouveau ici. Il sera d’une grande utilité pour les praticiens et pour les enseignants et plus particulièrement encore pour ceux et celles qui travaillent en champ éducation et en champ conseil.

  1. Je trouve que ce livre porte bien à la fois son titre son sous-titre :
    Son titre : Etats du moi, Transactions et communication car il présente de manière très claire, complète et souvent innovante des concepts liés à la communication et en cela il peut servir d’ouvrage de référence pour les étudiants et enseignants en AT.
  2. Et son sous-titre : Savoir enfin que dire après avoir dit bonjour !, car une grande part est faite à l’application pratique et aux options que ces concepts permettent de développer dans la communication. Le lecteur voit tout de suite comment s’en servir grâce aux nombreux exemples et peut l’expérimenter grâce aux exercices proposés tout au long du livre et à la fin.
    Il est écrit de manière vivante et compréhensible pour tous ce qui est agréable et permet de le recommander aussi aux personnes qui ne connaissent pas ou peu l’AT et qui veulent comprendre ce qui se passe dans leurs relations et les transformer positivement.

L’auteur nous invite d’emblée à ouvrir notre cadre de référence en se servant de deux approches, l’AT et l’école de Palo Alto, tout en les respectant et en relevant ce que chacune apporte à compréhension et à la facilitation de la communication.

Comme le souligne l’auteur, ces deux approches parfois se rejoignent (Recadrage, disqualification et dévalorisation et signes de reconnaissances, par exemple) parfois se complètent : (rôle social et position de vie ; position haute ou basse et Okness), ce qui nous amène à élargir la réflexion et questionner la pratique. « Dans les deux approches, on ne cherche pas de coupable, le postulat étant celui de la coresponsabilité, on regarde comment le système fonctionne. Ce sont les manières d’intervenir qui seront différentes. » L’AT a l’avantage, souligne encore l’auteur, de favoriser la prise de conscience qui permet d’agir sur la relation en modifiant volontairement certains paramètres de la relation, de repérer et changer les modes de fonctionnement relationnels répétitifs, voire pathologiques. Elle privilégie la relation égale et l’autonomie. Les états du moi donnent ce plus qui permet de comprendre les besoins concernés.

Et chemin faisant, au fil de la lecture, nous rencontrons, tout naturellement, Watzlawick, Bateson, Erickson, Berne, Steiner, Fanita English et d’autres dont Agnès Le Guernic nous partage si clairement les apports que l’on se sent intelligent à « …l’écouter », allai-je écrire, car c’est cela dont j’ai eu l’impression tout au long de ma découverte de ce livre : écouter un professeur qui sait captiver et transmettre un sujet qu’il connaît parfaitement à la fois théoriquement et pratiquement.

Le Groupe de Palo Alto auquel l’auteur consacre la première partie de son ouvrage ne s’intéresse pas au « Pourquoi ? ». « Paul Watzlawick a affirmé à plusieurs reprises ne pas chercher la prise de conscience du client. Il choisit d’agir sur le système dans lequel se trouve le client. L’intervention consiste en une préconisation. Les clients n’apprennent rien, mais ils sortent du piège. Cela leur suffit. Ils oublient même qu’ils ont eu des problèmes. Le client est en position basse par rapport au thérapeute. Il reçoit des instructions pour mettre fin à sa souffrance et les applique. L’attention du praticien ne se porte pas sur la personnalité de l’émetteur et du récepteur, mais sur leur relation qui se déroule dans le temps. Les interventions se font sur le système, couple, famille, organisme, sans rechercher la prise de conscience des individus. …Cette approche est intéressante pour comprendre le jeu social, les rôles, les systèmes de complémentarités et de compétition, les imprévus de la communication. » En cela, je lui trouve un intérêt particulier pour les conseillers et les professionnels en champ éducation.
De cette approche de Palo Alto, Agnès Le Guernic a choisi de présenter certains outils particulièrement pertinents pour la communication et quand et comment choisir de les utiliser de manière opportune. J’en cite quelques uns :

  • la métacommunication ou communication sur la communication
  • Les messages paradoxaux en se gardant des dangers de la double contrainte
  • le recadrage : « modifier le cadre en incorporant des éléments nouveaux qui changent la signification de la situation généralement en en montrant les bons aspects » (= exemple de définition claire donnée dans le livre).
  • les niveaux verbaux et non verbaux ou langage analogique ou digital
  • le choix d’une position haute ou basse dans la relation, d’une relation égale ou relation inégale.

En ce qui concerne l’AT, Agnès Le Guernic a suivi la même démarche en y consacrant de plus longs développements. Après avoir abordé le rôle des états du moi dans la communication et la manière de structurer le temps, elle présente de manière très complète l’analyse des transactions, et notamment les transactions symbiotiques émanant du Parent ou de l’Enfant. Avec un florilège : transactions simples et/ou complémentaires en relation égale ou inégales ; transactions croisées ; transactions à double message ; transactions angulaires et les transactions particulières comme celle du pendu, « panoramique » ou « boule de billard ». Les connaissez-vous toutes ?

L’intérêt est surtout qu’elles sont présentées de manière systématique, avec différents états du moi récepteurs ou émetteurs, avec la manière de les diagrammer, leurs effets sur la relation, leur utilisation possible, ce qui fait, à mon avis, de ces chapitres une référence en la matière.

Si l’auteur consacre autant de place à la manière de repérer les différentes sortes de transactions, c’est parce que, nous rappelle-elle, cela permet d’analyser les échanges, contenus et processus et d’identifier les quatre sortes de relations piégées : la relation symbiotique, le parasitage, les jeux psychologiques, les jeux de pouvoir.
Et surtout ajoute-t-elle d’apprendre comment s’en dégager. Et là, le lecteur n’est pas déçu car les options proposées sont concrètes, leur impact évident, ce qui donne envie de les mettre en pratique tout de suite. Il ne s’agit pas pour autant de solutions magiques et l’auteur en montre aussi bien les avantages que les inconvénients et les limites. L’intérêt principal de ce travail d’analyse est donc non seulement « de comprendre ce que l’on fait et l’effet produit, mais on peut aussi imaginer la suite. Anticiper permet de modifier le cheminement de l’échange ».
Le dernier chapitre développe d’autres moyens de transformer sa communication et élargir l’éventail des choix aussi bien en tant que professionnel que dans la vie courante. L’auteur aborde ici les questions comme :

  • comment communiquer nos émotions,
  • discordances entre positions de vie et rôle professionnel ;
  • comment réagir face à une personne qui est dans une position existentielle sous l’effet du stress ;
  • les huit interventions Adulte d’Eric Berne, là aussi un apport clair particulièrement profitable aux praticiens en champ éducation et conseil.
  • la question de l’influence : savoir-faire professionnel manipulation et stratégie qui nous questionne sur notre manière d’inter-agir professionnellement.

Ma critique irait à la forme : j’ai été gênée de ne pas trouver de structure plus apparente (pas de numéro de paragraphe par ex.) pour situer et retrouver plus facilement les notions abordées. Cependant, lorsqu’on s’est familiarisé un peu avec l’ouvrage, on repère sa structure très didactique et j’ai aimé particulièrement le petit paragraphe final intitulé « Quel est l’intérêt de cette notion ? ».
Personnellement, m’étant plongée ce livre à un moment où la vente d’une maison de famille rend les relations tendues, j’ai pu mettre en pratique immédiatement ce qui m’avait intéressé certaines options : choisir d’adopter la position haute à certains moment (organiser rapidement l’estimation de la maison) ou la position basse (laisser le choix des principales agences immobilières) ce qui a évité des montées en compétitions pénibles et inutiles ; choisir d’utiliser le méta-langage lorsque des discussions tournaient en rond ; repérer les disqualifications et dévalorisation de part et d’autre, et en tout temps choisir de redresser la barre…ou non.

Pour conclure, je laisse la parole à Agnès Le Guernic :

« Une des voies du changement est la psychothérapie, une autre est l’apprentissage. La première nous conduit à décider de dire « Bonjour ! », c’est à dire de rencontrer l’autre en prenant le risque d’être rejeté, la deuxième nous permet de trouver que dire et que faire après avoir dit « Bonjour ! » pour mieux vivre ensemble en communiquant mieux les uns avec les autres. Je vous souhaite bon voyage dans ce monde d’histoires ! »

Brigitte Muller, Article publié par la revue suisse d’Analyse Transactionnelle « Métamorphose »

Sortir des conflits

Sortir des conflits

sortir des conflits grâce à l'analyse transactionnelle CIFAT

Savoir comment sortir des conflits est un grand avantage dans la vie. Banals et/ou complexes, ceux-ci font partie de notre quotidien. Or pour y mettre fin, la bonne volonté – bien qu’indispensable – ne suffit pas. Il faut savoir leur apporter des solutions appropriées car les conflits ne sont pas tous du même type.

C’est ce qu’apporte le livre Sortir des conflits – à chaque conflit, petit ou grand, sa solution d’Agnès Le Guernic, TSTA-E : une grille d’analyse des conflits pour savoir où et comment agir.

Très pratique tout en permettant une analyse en profondeur de la situation, il vous donnera l’occasion de comprendre comment vous pouvez en sortir, en tenant compte non seulement du type de conflit analysé mais aussi de son impact sur vous. Il vous proposera également des outils relationnels qui vous permettront de mettre en action la solution avec les plus grandes chances de succès.