Par Agnès Le Guernic, T.S.T.A.E.

J’ai analysé un échange avec verbalisation de timbre et j’ai compris pourquoi il posait souvent problème. Ce type d’échange est en effet une transaction à réponse croisée, à quatre titres.

Regardons le stimulus : il part de n’importe quel état du moi de l’émetteur, mais il touche l’Enfant du récepteur qui a un ressenti désagréable.

Si le récepteur décide de verbaliser ce ressenti pour rétablir un lien positif avec l’émetteur, il le fait forcément de manière différée. Le décalage dans le temps , même minime crée la surprise, l’émetteur n’ayant pas forcément conscience de ce qu’il a dit et de l’effet produit. Celui qui rend le timbre se montre actif et reprend l’initiative.

  • La verbalisation du timbre par le récepteur du stimulus se fait depuis l’Adulte. L’Adulte est en contact avec l’Enfant, mais le message est caractéristique de l’Adulte : « Quand tu as dit telle chose ou fait tel geste, je me suis senti dévalorisé et en colère, ou triste ou j’ai eu peur etc. ». Il y a changement d’état du moi ; c’est donc bien une réponse croisée qui vise l’Adulte de l’autre et tente d’établir une relation égale. Elle crée aussi la surprise.
  • Enfin, le sujet est changé : on passe du contenu à la relation. Effet supplémentaire de surprise.
  • La verbalisation d’un timbre informe l’autre que ce qu’il a dit ou fait a été reçu autrement que ce qu’il croyait. C’est donc une confrontation.

Si celui qui verbalise son ressenti désagréable et rend un timbre se maintient dans l’OKness, sa réponse est simple. Elle contient un niveau de message. Nous avons vu que même dans ce cas, celui à qui est adressée la réponse est surpris, dérouté et un peu déstabilisé.

Si en revanche son Adulte est contaminé, il peut y avoir un double fond qui se manifeste au niveau non verbal. Ce double fond va alimenter un ressenti négatif possible si bien qu’en rendant un timbre on aboutit parfois à ce qu’un autre soit collé.

Informer l’autre de son ressenti négatif suite à un stimulus perçu comme source de colère ou de peur ou de tristesse pour soi est une ébauche de métacommunication. Si elle se poursuit, la relation est approfondie et le lien renforcé. C’est pourquoi il vaut la peine de rendre les timbres au fur et à mesure aux personnes qu’on apprécie. C’est en même temps un test de la qualité d’une relation.

Merci à Jean-Pierre Noé d’avoir ainsi stimulé notre réflexion !

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